Les dessous du village de Jantur planches reliant les maisons de Muara Muntai
Mosquées de Jantur et de Belintang
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Après s'être régalés, Corinne et moi avons pris un bus pour Kotabangun où la route s'arrête. Le fait d'avoir un pli à remettre à la sœur d'un collègue, m'a en fait permis de me faire aider à trouver un homme disposé à nous emmener à bord de son petit bateau. Nous avons donc remonté le gros fleuve jusqu'à Muara Muntai, avant de bifurquer vers des lacs et des cours d'eau moins forts. Le long de ces étendues d'eau étaient saupoudrés des petits villages, soit nichés sur un bord du lac avec leur belle mosquée au ras de l'eau, soit installés de part et d'autre de l'eau, les deux côtés étant sans cesse reliés par des barques. Les plus grands villages ont des vraies rues en planches de bois assemblées sur pilotis à la même hauteur que les maisons, le tout étant ainsi bien protégé des variations du niveau d'eau. D'autres n'ont que quelques constructions reliées entre elles par de maigres planches, au-dessus de la vase d'où sortent quelques arbres. Enfin, certains sont constitués de maisons qui flottent sur l'eau, sans réel ancrage : une sorte de choc des cultures pour moi quand je me suis retrouvé devant l'étendue des roseaux alors que je croyais trouver une rue derrière les maisons ! Et bien non, il n'y a que des petites voies d'eau entre les maisons, perpendiculaires à l'axe principal. Il faut penser autrement, car tout se fait en fonction des eaux, et le bateau est roi. Ainsi, quand nous nous sommes retrouvés bloqués dans un virage par un amoncellement de jacinthes d'eau, il nous a fallu passer presque sous les maisons, et contourner le village par l'arrière, tant les eaux étaient hautes. Les mosquées aussi sont donc également construites au bord de l'eau, souvent à des carrefours pour faciliter leur accès. On voit à leurs pieds toutes les embarcations attachées. Celle de Jantur a même un cimetière derrière où les cercueils doivent être attachés à cause de la saison des crues. Après les grands lacs, nous avons également découvert des villages sur pilotis que l'on pouvait estimer à l'intérieur des terres, bien qu'il soit impossible de distinguer le lac des marécages. Outre la protection contre l'eau, il s'agit en plus de se protéger contre les animaux sauvages, ainsi que contre les autres tribus de chasseurs de têtes ! Pas de rats non plus, et tout le monde se déplace au sec au-dessus des herbes : belle adaptation !
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