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Ca semble une évidence, mais le poisson est à l'alimentation et aux activités des Dayaks qui vivent le long du Mahakam ce que le bois est à leur habitations : un véritable pilier. Alors que presque partout ailleurs en Indonésie c'est le riz qui est la définition même d'un repas, et que le poisson est souvent pêché pour être vendu à l'étranger, ici la majorité des habitants ne vivent qu'en large partie de ces résidents de leur fleuve. Tout le long de notre parcours, nous avons rencontré des pêcheurs. Ce sont eux qui connaissent les voies d'eau et qui sont nuit et jour dans leurs barques. D'ailleurs, nous leur devons notre salut, quand ils nous ont guidé hors d'atteinte des moustiques en pleine nuit alors que nous étions coincés sur le lac. Ils connaissent les crues, ils savent où faire les meilleures prises, et où préférer l'installation de nasses en osier. C'est notamment dans les petits affluents aux eaux brunes tumultueuses que nous avons vu ces systèmes disposés le long des berges, là où le courant est moins rapide et où d'autres sortes de poissons viennent donc se nourrir. Cela permet de diversifier les types de prises, et d'avoir des apports ponctuels en plus de la pêche au filet sur les grands lacs. Autre façon d'avoir des poissons : les élever dans le village, en installant des filets de protection près et sous les maisons. Quelle ne fut pas notre surprise de voir les femmes préparant le repas puis soulevant une planche de bois pour jeter les détritus aux énormes poissons grouillant sous le plancher ! De temps à autre, ils en attrapent un pour un grand repas, mais le gamin voulant nous impressionner n'a pas réussi à se saisir d'un seul de ces gros lards à la chair blanche si fine. Dans cette même cuisine, nous voyions les grosses poêles où les morceaux de poisson sont jetés dans l'éternelle huile de cuisson pour ensuite être proposés à ceux qui viennent déjeuner dans le warung situé côté rue. Les petits poissons servent eux de friture mangée par la famille avec du riz et des légumes. Enfin, une autre vision aussi pittoresque qu'esthétique était celle du séchage de petits poissons. A peine débarqués dans des grands bacs, ceux-ci sont ouverts et disposés sur des planches faites à partir de bambou pour que le soleil les sèche, ce qui facilite évidemment leur conservation en vue de leur vente en aval ou de leur consommation ultérieure.
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East Kalimantan 
