Dans une maison longue de Tanjung Isuy : tissus, tambours, statuettes, sarbacanes, lances, etc. Un masque terrifiant fait en bois et avec des défenses de cochon sauvage, dans la lamin de Eheng.
Paniers en rotin, bouclier, bracelets, objets en bois pour planter le riz, et mandau, lamin de Eheng. Paniers tressés à la main faits en rotin (bouilli pour obtenir la couleur noire), dans la lamin de Eheng.
|
Avec les premières maisons longues Dayak, nous avons donc également découvert l'artisanat de ces peuples. Très dépaysant pour nous, tout cela est à la base uniquement fonctionnel pour eux. Les décorations servent ensuite évidemment à mettre le bien en valeur, à impressionner l'adversaire, et à reprendre des symboles naturels et en lien avec leur animisme. S'ajoute à cela la production un peu plus méthodique pour les touristes. Les paniers tressés sont l'objet le plus en vue dans chaque lamin, car leur confection occupe la plupart des femmes. Il se réalise à partir de hautes herbes séchées, qui sont effilées au couteau. On les bout pour obtenir une couleur noire et des motifs plus sophistiqués. Autres réalisations des femmes : des tissus avec des colorants naturels ou achetés, comme dans tant de villages du pays, mais aussi des bracelets. Pour le travail dans les champs, des objets en bois pour planter le riz sont décorés de figurines et motifs primitifs . A l'intérieur se trouve un morceau de bois qui fait un bruit servant à éviter l'ennui lors de longues journées où il faut sans cesse faire un trou dans le sol puis planter les graines. Autres objets fonctionnels pour la communauté : des boîtes en bambou et des tambours. Du côté représentatif, de nombreuses statuettes sont réalisées, comme un tigre en bois stylisé que j'ai acheté à Mancong, ou celles servant lors des danses. De plus grandes réalisations servent à éloigner les mauvais esprits et à représenter sur des totems devant la maison ce qui doit être leur panthéon animiste. Enfin, il y a bien sûr les objets liés à la guerre, pour ces farouches coupeurs de têtes. Le kriss javanais est ici le mandau, une grosse et longue machette très affûtée et hautement décorée et rehaussée de gravures, alors que le manche et le fourreau sont en bois, os ou corne sculpté. Un petit couteau décoré est ajouté pour des plus petites tâches. On trouve également des sarbacanes, des lances, des boucliers, et à Eheng, un masque terrifiant fait en bois et avec des défenses de cochon sauvage. Tout cela donne un très bon aperçu du talent des artisans Dayak, tourné contre leurs ennemis.
|