Le sculpteur de statuettes en bois : préparant ses pièces pour les danses le résultat
Tressage de paniers: femmes préparant les herbes et les tressant homme à l'œuvre
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Avec un tel mode de vie, les Dayaks fascinent depuis longtemps les ethnologues, qui sont nombreux à être venus étudier leurs traditions. Mais pour eux, ce sont les touristes qui représentent un intérêt, leur apportant l'argent qui leur permet de se procurer des biens remontés par le fleuve et de faire ainsi face aux changements que la société indonésienne leur a amenés. Grâce à leurs très belles pièces d'artisanat, les Dayak ont à présent des nouvelles sources de revenu. Nous avons ainsi vu comme à Mancong des femmes assises avec des tas de longues herbes, qu'elles effilent pour leur donner le même calibre, avant de les tresser en paniers et petits sacs. Un vieil homme œuvrait également de la sorte, tandis que les autres hommes étaient dans la salle commune. L'un de ceux-là s'occupait de statuettes en bois destinées aux danses cérémonielles, et progressait lentement mais sûrement, ajustant à petit à petit les pièces les unes aux autres, sans avoir aucun autre modèle que son expérience. Nous ne les avons pas vu travailler le mandau, cet objet que tout homme se doit d'avoir, car il indique son statut, ses actes de bravoure, et lui sert à travailler, à se tailler son chemin dans la jungle, et à trancher les têtes. Les lames finement décorées sont achetées à d'autres villages, puis mises en valeur par le propriétaire, qui laisse souvent la sculpture délicate du manche en corne, os, ou bois, aux bons soins d'un proche. Nous sommes repartis avec une flopée de petits objets très pittoresques, et ayant trouvé chacun un mandau à notre goût, pour emmener un peu de ce mysticisme Dayak, et perpétuer la tradition des échanges fructueux entre les hommes venus par le Mahakam, et ceux habitant les forêts de Bornéo, qui remonte au temps des marchands chinois.
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