Nat pédale pour faire tourner le lave linge
Jardin scénique dans l'outback Prochaine station dans 463kms Lézard à langue bleue Ville isolée de l'Outback
Tone faisant le fou Lac Eyre Sud : une étendue de sel sèche La voiture perchée
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Après le séjour si enrichissant dans la communauté aborigène, nous continuons notre route en sachant bien qu'Uluru (Ayers Rock) est au bout de notre route, mais que c'est l'Outback désertique qui va nous surprendre auparavant. Nico est remis de son coup de chaleur sans doute suite à un jogging suicidaire, et l'ambiance à bord est sur son rythme de croisière, à coups de joutes musicales entre Tone et ceux à l'arrière qui chantent à tue-tête où sanctionnent en mettant des oreillers sur les baffles. Pour ma part, je suis content de voir que mes compagnons de voyage tolèrent voire rient ou partagent ma façon parfois déroutante de chanter presque tous ces bons tubes anglo-saxons qui ont peuplé mon adolescence. C'est signe qu'ils me prennent nature comme je le suis tant j'apprécie le voyage en prenant tout par le bon côté et avec beaucoup d'initiative. Le reste du temps, je me repose sous mon chapeau de cow-boy a l'abri du soleil, ou je joue aux cartes avec l'infatigable Sarah. Autour de nous, le désert semi-aride gagne sur la végétation et nous voyons un horizon plat s'étendre à l'infini. Des rencontres avec de drôles de lézards sur la route nous divertissent, tout comme le fait Tone avec ses gags et ses cris pour nous prévenir quand la piste en terre est trop bosselée. Nos arrêts le long de la Strzelecki Track sont surréalistes. Les rares personnes qui habitent ici sont assez excentriques, tels ce Talc Alf qui partage avec nous son délire sur l'origine des mots, en attachant à chaque lettre une signification pour expliquer un nom ou un pays. Son repère est un vrai dépotoir adopte par le désert : voitures rouillées, lave-linge actionne par un vélo, hangars, verrières, élevage de chameaux, etc... Les points sur la carte sont tout autant épiques. Il s'agit tout au plus d'un pub, d'une pompe à essence, d'une éolienne, d'un ancien arrêt de train ou d'un relais télégraphique, et quelques gags tel ce parcmètre sous un arbre. Le vieux jukebox dans le pub colore davantage encore ce pays de tons du far ouest américain. Au loin, nous apercevons parfois des spirales de sable voltigeant au contact de ces terres plates. Nous nous arrêtons sur un promontoire au bord du Lake Eyre Sud, complètement assèché depuis quelques années. Le sel reflète avec force la puissance du soleil - les ombres de mes compagnons se détachent a peine dans ce vide total. A force de faire les marioles, trois d'entre eux percent la croûte de vase et de sable et se retrouvent avec les pieds pleins de goudron, ce qui ne manque pas de nous faire rire, rires suivis d'une grosse surprise quand Tone descend a fond le promontoire au moment du départ . L'arrêt suivant est tout aussi pittoresque : un petit bassin de 2 mètres sur 3 aménagé au milieu de marécages à l'aide de poutres de l'ancien chemin de fer. Des sources jaillissent en ce lieu et nous fournissent un massage rafraîchissant alors que la lumière rasante du soleil dore ce paysage surprenant au milieu du désert. Un orage est visible au loin - ce pays est si plein de contrastes.
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