Crocodile d'eau douce Jabiru s'envolant
Peintures murales de Kakadu L'homme éclair des aborigènes Un rock wallaby Vue de la verdure de Kakadu
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La matinée suivante démarre sur les chapeaux de roue quand nous montons à bord d'un bateau pour explorer les marécages de Mary River. Le guide est un bon vivant qui partage bien sa passion, d'autant qu'elle trouve un écho dans le public tant je pose des questions sur la riche faune locale. Nous sommes chanceux de voir à la fois les crocodiles d'eau douce (freshies) et les énormes salties rendus célèbres par Crocodîle Dundee, dont de nombreuses scènes ont été tournées dans la région. Nous nous approchons si près d'eux qu'ils réagissent et se mettent à l'eau plus ou moins vite. Lors de cette longue balade entre les nénuphars et autres plantes aquatiques, nous voyons également de nombreux oiseaux colorés. Nous serions tous restes volontiers plus longtemps à bord. A midi, nous arrivons dans le cœur de Kakadu, ce parc faisant la moitié de la taille de la Hollande. Nourlangie Rock est notre première visite, et livre les peintures les plus célèbres du parc, qui illustrent souvent des légendes racontées aux enfants et adolescents en guise de morale. Leur qualité est exceptionnelle en comparaison avec ce que j'ai déjà vu en Australie, même si cela reste assez simpliste. Le guide nous fait également découvrir la faune locale, et je me venge d'une morsure de fourmi verte en mangeant l'abdomen d'une de ses comparses, pour essayer cette gourmandise aborigène au goût de citron vert, au dégoût des autres qui n'essayent pas. Après avoir profité d'un beau point de vue sur la région et du centre d'informations sur la nature et la culture aborigène, nous effectuons une marche à Ubirr, pour voir d'autres peintures murales et le coucher de soleil. Le point de vue nous coupe le souffle : la végétation est luxuriante, le ciel se reflète dans les points d'eau, et les formations rocheuses encadrent le tout. Alors que le ciel s'adoucit de rose, nous sommes invités à partir par respect pour les croyances aborigènes locales. La soirée est calme, nous sommes surentraînés et équipés pour confronter la chaleur et les moustiques. Le sommeil trouve son chemin une dernière fois : la nuit prochaine, Sarah part en Nouvelle-Zélande, Nico à Melbourne et moi à Cairns. En l'absence de nuages, la chaleur monte vite le lendemain matin, même si elle demeure tolérable lors de notre marche de six kilomètres. Le point d'eau au bout de la balade est un vrai havre de paix et de fraîcheur, que nous apprécions comme il se doit. Le reste de la journée est dévoué au retour progressif vers Darwin, dont l'arrêt le plus intéressant est dans un atelier de didgeridoos. Nous voyons les branches dont ils sont faits, évidés par les termites. Un aborigène fournit une démonstration - nous sommes surpris de l'attitude quasi esclavagiste du patron métisse à son égard, alors que le bougre nie tout contact avec nous. Hormis ce fort sentiment de gêne qui nous empêché tous d'acheter quoi que ce soit, c'est tout de même intéressant, et nous essayons quelques didgeridoos d'une qualité impressionnante, sauf l'un d'entre eux dans lequel s'est réfugiée une grenouille que Sarah a donc manqué de peu d'avaler. Sarah va vraiment me manquer - elle nous fournit encore un fou rire quand elle hurle après que quelqu'un lui ait jeté une fausse araignée sur les genoux. Pour nous, le voyage est déjà derrière nous, trois semaines de moments inoubliables, d'instants intenses revenant de façon si récurrente que nous n'y croyons toujours pas. Nous sourcillons a peine à Howard Springs, devant un dernier point d'eau rempli de poissons - c'est bel et bien fini. Tout de même, Darwin nous permet de partager un dernier moment ensemble. De nouveau dans un pub backpackers, nous dînons rapidement avant que Nico ne danse un rock avec Sarah, grand amateur de danse qu'il est. Il nous quitte pour retourner dans son monde, allant lire ses e-mails, alors que je demande au DJ une musique plus appropriée et rythmée pour danser le rock que sa musique mollassonne et rappeuse. Sarah et moi nous contentons de "I feel Good" de James Brown pour quelques passes conviviales, et sommes pris de court et comblés quand "Tutti Frutti" démarre au quart de tour et nous avec, en un moment parachevant une entente insoupçonnable. Nous avons ensuite tout juste le temps de prendre le bus pour l'aéroport, où elle prend le dernier vol de la soirée après minuit, alors que je m'allonge pour attendre le vol suivant, à 5h30 du matin... destination Cairns.
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