Lever de soleil
Dauphins venant jouer près de notre bateau
 
Dolphins in front of our dive boat
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Encore réveillé aux aurores, j'apprécie le calme du matin et un beau lever de soleil, avant qu'il ne disparaisse derrière les petits nuages qui entourent l'horizon. Quand il réapparaît peu après, la journée est déjà chaude et nous avons hâte de retourner plonger. Les autres plongeurs me défient amicalement, et sont curieux de ce que je vais leur dénicher, assez contents que quelqu'un se charge de repérer la vie animale, plutôt que de les laisser naviguer simplement. Le courant autour d'une pointe de corail est assez fort et accélère la consommation d'air de Jim et Anke, me laissant rapidement seul proche de la surface avec une belle tortue. Je n'ai pas encore failli, et les moments après la plongée sont plein d'enthousiasme quand chacun rempli son livret de plongée. Nous apercevons un groupe de fausses baleines tueuses a moins de cent mètres du bateau, et n'en revenons donc pas de la chance que nous avons, d'autant qu'un autre groupe de dauphins nous livre un ballet aquatique devant le bateau avant le déjeuner. La plongée de l'après-midi nous livre l'étendue de la diversité sous-marine, et Anke commence à repérer des animaux qui m'intéressent. Nous plaisantons pas mal, car jusque là, elle ne repérait que des animaux qui me sont très habituels, et me trouvait donc un peu exigeant. A force d'apprendre ce qu'il y a sous l'eau, elle sait ce qu'elle peut s'attendre à trouver et à quoi ça ressemble, ce qui est un grand progrès par rapport aux descriptions brumeuses et incompréhensibles de poissons qu'elle nous livrait. Nous ne cessons de manger entre les plongées, si bien entretenus par l'équipage. La plongée suivante est incroyablement riche en espèces sous-marines que nous n'avions pas encore vues. Une grosse murène nous impressionne hors de son trou, un poulpe demeure impassible malgré notre présence, je fais fuir une raie, et la plongée en est déconcertante, d'autant que nous rencontrons un autre groupe de plongeurs sans s'en apercevoir, ce qui fait que je leur montre mes trouvailles, et que nous sommes désorientés par le second point d'ancrage. Je plonge jusqu'à la limite de 70 minutes autorisée, consommant toujours aussi peu d'air, et remonte à bord alors que le soleil est déjà couché. Tout le monde a trouvé son rythme sur le bateau, nous sommes les infatigables curieux, toujours prêts à plonger et le nez dans les livres, ou dans les étoiles. Nous repartons les premiers pour la plongée nocturne car je veux passer le plus de temps possible dans cette période si différente de la vie du récif. Alison a demandé à venir avec moi plutôt que de prendre un guide - flatteur mais plein de responsabilités. Je me plante complètement d'ailleurs, car une fois à 15 mètres sous l'eau, le manque de visibilité et le mouvement du bateau me font perdre mes repères et Anke. Alison m'a prévenu qu'elle me collerait de près car elle a peur de se perdre, et nous démarrons donc seuls pendant quelques minutes, avant que je ne décide de repartir dans l'autre sens vers la partie plus intéressante du site une fois mon orientation rétablie, me doutant par ailleurs qu'Anke est de l'autre côte (il ne faut jamais plonger seul, et pourtant le couple d'anglais ne comprend pas ses signes quand elle les approche seule pour leur demander de les suivre). A peine dix minutes s'écoulent avant que nous ne retrouvions Anke et nous continuons donc l'exploration dans ce calme apaisant. Tout le monde est déjà douché et presque prêt à se coucher quand nous refaisons surface, et quelques enthousiastes patients nous demandent ce que nous avons vu. Tout au long de la plongée, je me remémore déjà les visions qui m'ont été offertes, donc il m'est facile d'établir la liste une fois à l'air. Damien a récupéré et drague Anke en douceur, sans trop de pression pour autant, car le voyage ne s'y prête pas tellement, et Anke et moi sommes a des années-lumière de ça car j'ai bien lu le livre sur les constellations, ce qui provoque Anke quand je livre de mémoire Canus Major, Canus Minor, les Pléiades, Persée, Auriga, ainsi que les étoiles M42, Sirius, Procyon, Rigel, Bételgeuse, Aldebaran, Alcyone, Castor, Pollux, et autres noms mythiques. Elle conteste, approuve, découvre, nous parcourons le livre archés sur la proue pour avoir un peu de la lumière de la cabine. Damien ne se passionne guère, se contentant de se faire montrer la sublime constellation du Lion, qui est son signe astrologique. Mon signe du Cancer est une bien pâle et minable constellation, et c'est sans doute tant mieux car j'aurais pu en tirer une fierté mal placée.
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Reef 