Bruxelles
 

L'arrivée à Bruxelles | Nuit et jour à Bruxelles

Nuit et jour à Bruxelles

Le petit mais célèbre Manneken Pis

 
Scouts assis sur la Grand-Place
Elégance d'une serveuse sur la Grand-Place
   
Fronton de l'entrée de l'hôtel de ville
Kata et PE au déjeuner

 
Beauté des lignes architecturales dans les Galeries
Le Christ au coeur du Jugement Dernier
   
Une belle vue de Bruxelles

Après une vision des dernières lueurs de Bruges by night, la soirée démarre lors de notre arrivée à Bruxelles - PE nous a proposé de sortir au Fuse, une boîte recommandée par son associé. Il a prévu ses lunettes de soleil plutôt que ses lunettes normales, afin d'y voir un peu mais sans avoir l'air trop sérieux. Kata et moi restons naturels mais sommes tout autant résolus à faire une bonne sortie.

Dès notre arrivée dans la salle principale, PE et moi nous jetons dans l'arène tant l'ambiance nous captive : une foule dense et joyeuse est toute entière tournée vers le DJ qui trône à quelques mètres plus haut, des balustrades encerclant de l'autre côté une piste où tous se déchaînent. A chaque changement de rythme, break ou montée en puissance, les mains se lèvent, des sifflements et des cris partent, la clameur monte et le bruit s'en nourrit. Nous sommes happés dans ce mouvement auquel la soirée de la veille, la journée et la musique dans la voiture nous ont préparés. Kata garde plus de réserve alors que nous transpirons déjà à quelques mètres d'elle, séparés par quatre marches et une masse de gens grandissante.

Ce n'est que bien plus tard que PE et moi explorons l'autre étage, après s'être copieusement défoulés, emportés par une musique parfois complètement explosive. Aux morceaux dansants se sont succédés des séries intenses délivrées dans une atmosphère bien plus sombre où ne détonaient que les lueurs occasionnelles de briquets, avant que la densité et la chaleur de la piste ne nous poussent à interrompre notre séance. L'autre pièce est plus calme - la piste est occupée par une petite dizaine de personnes observées avec détachement par d'autres assis aux différents niveaux dominés par un bar. Kata est restée en bas donc nous la prévenons que nous allons nous installer ici un moment.

Le temps que PE revienne, je suis déjà dans le nouveau rythme, dansant de façon complètement différente du fait de l'espace et de l'ambiance de ce lieu. Je ris du fait que PE ait remarqué les miroirs, malgré ses lunettes de soleil d'ailleurs. Un type aborde Kata assise tout près de nous - j'aurais été sidéré si personne ne lui avait adressé la parole... Quelques enchaînements nous permettent de nous rassasier - PE et moi nous faisons un dernier délire alors que la pièce s'est déjà bien remplie.

Le lendemain matin, Bruxelles nous attend à bras ouverts - nous entamons sa découverte par un arrêt à un grand marché près de la gare. Ravis de tous ces produits frais, nous réalisons quelque peu combien il nous a fallu venir jusqu'ici pour aller au marché alors que nous en avons non loin de nos domiciles. De dégustation en achat, nous cédons aux plaisirs de ces courses improvisées, gérant déjà notre faim en souvenir des excès de la veille.

Nous quittons un petit quartier arabe pour nous retrouver non loin de là dans le centre-ville historique, que nous abordons par la découverte du Manneken Pis, la petite statue du garçon urinant au grand jour, nichée entre des rues aux noms chantants. Nous contribuons à l'attroupement de touristes, intelligemment exploité par les nombreuses boutiques de gaufres belges auxquelles nous ne parvenons pas à résister. Cela vaut quelques moments presque embarrassants à PE qui parvient à peine à se remplir la bouche de la sienne tant elle déborde de crème et de chocolat.

La Grand-Place nous vaut un long arrêt tant nous sommes pris par la contemplation des édifices imposants à l'harmonie architecturale manifeste. Des troupes de scouts courent un peu partout et contribuent à une ambiance plutôt gaie et détendue, variant au gré des rayons de soleil perçant à travers des nuages. Nous errons dans cet espace, surprenant le charme d'une serveuse d'un bar de la place, observant le détail des sculptures, se perdant parfois puis avançant ensemble un peu plus loin.

L'heure du déjeuner approche et Kata et moi avons attendu nos moules depuis un moment donc nous nous ruons dans un restaurant voisin pour l'immanquable moules-frites belge. Nous nous installons à un étage rendu chaleureux par la lumière feutrée et les poutres apparentes, contemplant de haut la taille des casseroles d'autres clients. Nous nous restaurons abondamment puis reprenons notre balade, laissant nos pieds nous porter, vers un passage couvert à présent.

Les espaces et les lignes de la galerie sont fascinants - une lumière créant des ombres dans la verrière du toit vient parachever une vision stupéfiante. Kata et PE se concentrent sur les vitrines en attendant que je sorte de ma rêverie. Plus loin, nous aboutissons devant la cathédrale, dans laquelle nous restons un moment, clarté et art nous entourant avec confiance. Je me laisse divaguer, saisissant des détails pour être ensuite confronté à l'ensemble, avant de revenir sur une figure particulière d'un vitrail à la facture éclatante. Le Christ resplendit au milieu du Jugement Dernier, tandis que la Mort taquine Adam et Eve dans un mouvement élancé. Kata et PE se sont posés dans un océan de chaises en bois, la portée lumineuse d'un vitrail se manifeste comme le halo d'un ange sur la paroi d'un pilier. Des lignes se dégagent, se recroisent, s'arrondissent puis filent vers le ciel.

Dehors, le parc de Bruxelles et sa verdure nous attendent. Au détour d'un chemin, nous passons sous des arbres et nous posons devant une fontaine. Plus loin, une perspective s'ouvre sur l'ouest de la ville - la basilique se voit au pied d'un bâtiment Art Nouveau qui arrête nos pas. Au pied d'une fontaine trônant devant une place dédiée à un roi belge tout vert sur son cheval, PE écarte les bras pour saisir le vent avant de tenter de marcher sur l'eau. Hérétiques, profanateurs, curieux ou simplement touristes, nous changeons de costume ou de regard au gré des humeurs que nous laissons cette ville nous inspirer. Je taquine Kata, nous luttons à terre, elle me mord, nous continuons plus loin notre chemin. Des artisans installés sur une place exposent leurs babioles à mes amis tandis que je rempile pour une gaufre liégeoise faite devant moi, avec laquelle je me brûle avec délectation.

Nous avons laissé l'après-midi s'écouler et imprimer en nous la marque de cette ville hétérogène et d'une amitié sereine. Il est déjà temps de penser à revenir, ou retourner, à ce que nous avions quitté. Les deux jours en Belgique appartiennent dès ce moment au monde du souvenir, habilement capté par des films, des instantanés et mes photos, qui font ressortir en nous la saveur d'un week-end bienheureux.


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