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Pourquoi chercher plus loin ?

Hôtel dans un vieux palais



Ruines romaines de Solunto
   
Solunto Roman ruins
Mosaïque à Solunto

 
Ancienne maison romaine
Vue de Solunto
 

Quand il s'est agi de décider avec mon ami PE de partir pour un long week-end en Méditerranée, la Sicile nous est venue rapidement à l'esprit car, y étant déjà allé quelques mois plus tôt, je savais à quel point l'île regorgeait de beauté, de soleil et de sites que je n'avais pas eu le temps de découvrir, ayant passé mon temps sous l'eau à Ustica, ainsi qu'à visiter Palerme dans les temps morts. Baignée par le chant d'une langue aussi amicale que ceux qui la pratiquent, regorgeant de plats qui font du bien aux citadins, c'était la destination facile.

J'y arrive donc un soir, me posant dans un hôtel aménagé dans un superbe bâtiment d'une des rues principales. A l'image de Palerme, il témoigne d'une grandeur passée, que les effets de la seconde guerre mondiale et d'une économie poussive ont laissé sur le bas côté de la restauration, la cour et l'escalier principal préservant toutefois un charme grandiose.

Un vieil homme, gardien du temple, m'accueille avec nonchalance, me disant d'aller voir ailleurs chercher moins cher quand je m'étonne de la différence de prix par rapport à mon guide récent. Ici, rien ne change beaucoup - j'ai vite la confirmation de ses dires en faisant un tour du quartier, et reviens à mon coup de cœur pour ce lieu chargé de grandeur. C'est ainsi que je me retrouve dans une chambre plus haute de plafond qu'elle n'est large, dans un espace me laissant rêveur, en cette demeure chargée de passé et de la religion omniprésente, sous la garde d'un homme d'un autre temps.

Au petit matin, je prends le plaisir d'aller chercher quelques cornetto, l'équivalent italien de nos croissants, avant de remonter la rue vers le centre architectural de la ville. Toujours en cours de rénovation, il me permet cette fois tout de même de découvrir l'un de ses joyaux : l'église de La Martorana où ont souvent lieu des mariages, ce qui fait que je n'avais pu la visiter.

Cette fois-ci, j'arrive juste avant le début de la messe orthodoxe, témoin de ce passé si riche et varié de la Sicile. Sous les yeux parfois interrogateurs des quelques personnes présentes, j'admire discrètement les magnifiques mosaïques, précieusement imbriquées dans l'architecture d'une église dont les différentes époques, notamment normande, sont si visibles. D'échelle humaine, ces mosaïques ne sont dépassées que par la grandeur de Monreale, mais sont plus accessibles et vivantes.

Déjà la ville se met à s'activer. En repartant de l'église, des livreurs de plantes arrivent pour décorer le lieu en vue des mariages qui vont y avoir lieu. Le bâtiment administratif massif, sur la même place, commence à se remplir de fonctionnaires et de personnes faisant leurs démarches - j'y jette un œil curieux. Les affiches pour la campagne présidentielle sont toujours là, assez décrépies, mais témoins de ce qui était si animé lors de mon dernier passage.

Je me dirige ensuite vers la gare, afin d'aller découvrir le site romain de Solunto, à 15km à l'est de Palerme, en attendant de retrouver PE à l'aéroport. Le train se dirige vers l'est le long de la côte et me dépose à San Flavia, me laissant me perdre dans les rues au milieu de superbes villas et plantations bercées par le clapotis de l'eau irriguant des étendues de citronniers, et par le roucoulement de quelques tourterelles. M'arrêtant à un camion ambulant pour acheter de l'eau, je suis pris à parti par une vieille au sujet d'un bresaola, ce qui ne manque pas d'amuser tout le monde.

Après avoir un peu tourné, je me dirige enfin vers la colline proche, sur laquelle je sais perché le site, visible de tout point entre les deux collines, en ce front de mer magnifique de la côte nord, parsemé de collines et vallées. Après une bonne marche, je peux découvrir cette ancienne ville, pleine de rues aux noms inscrits par les historiens, telle cette rue des Thermes coupant vers la rue principale. Malgré le temps, l'abandon et l'érosion, on peut encore y percevoir la grandeur de ceux qui savaient si bien choisir le lieu de leurs installations, comme je le verrai davantage encore lors de ces quelques jours.

Du haut de Solunto, je peux voir toute une partie de la banlieue de Palerme, avec de magnifiques résidences, des quartiers populaires et des plantations, le tout au milieu de toutes ces collines. Grimpant vers le sommet de la colline en haut duquel triomphe un pin si inspirant, je me retrouve quelque peu à l'écart du site, devant traverser des hautes herbes pour revenir au sujet de ma visite, au milieu de mouches et lézards (bouffe à serpents ?).

A force de parcourir sans logique le site, je parviens à une belle demeure dont le sol arbore encore un superbe motif en mosaïque, que je m'amuse à reproduire sur mon billet de train. Je cherche en vain l'amphithéâtre, avant de m'arrêter pour prendre en photo des vieilles brouettes remplies de cactus, découvrant lors d'une pause me permettant d'attendre davantage de soleil une inscription lointaine signalant l'ancien amphithéâtre. Mis à part la topologie du lieu, peu d'indications permettent encore de se le représenter - ma visite touche à sa fin.

De retour à la gare, j'attends longtemps pour rentrer sur Palerme et enchaîner avec un bus vers l'aéroport, où je retrouve un PE encore tout urbain, son ordinateur portable à l'épaule ! Il ne va pas tarder à se plonger dans l'Italie et, mieux encore, la Sicile.


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