Phnom Penh
 

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Tuol Sleng

Centre de détention et de torture

 
Clôture de barbelés
Cellules individuelles
   
Individual cell
Une petite cellule individuelle

 
Couloirs de cellules
Symboles de prison
   
Cellules individuelles en bois au 2e étage

En arrivant à Tuol Sleng, l'impression dominante est celle du calme qui y règne. Il s'agit après tout d'une ancienne école en béton, située dans cette banlieue de la capitale. Les oiseaux chantent parmi les frangipaniers en fleur, quelques palmiers fournissent un ombrage bienvenu en ce milieu de journée où la chaleur se fait insistante. Quelques cambodgiens sont accoudés à un étage et me regardent de loin comme s'ils s'interrogeaient sur ce qui me pousse à venir ici, sur ce que je vais y ressentir, sur ce que j'en sais.

J'ai bien trop lu sur les Khmers Rouges pour être complètement pris de court, mais je ne saisis pas immédiatement l'étendue de l'horreur qui s'est concentrée ici. Je me contente initialement de parcourir en silence la cour, mes sens en alerte, m'imprégnant de ce qui émane de la cour. Mes yeux s'arrêtent sur la clôture de barbelés qui refuse à ma raison toute échappatoire mentale. Je suis bien au centre de détention S-21, témoignage inchangé au milieu de bâtiments plus récents.

Le Block A était réservé aux prisonniers les plus importants, enfermés et torturés dans des pièces individuelles. En entrant dans une pièce, je ne vois qu'un lit, des barreaux, le carrelage, et quelques objets laissés par les arrivants vietnamiens venus libérer Phnom Penh en 1979 pour contrer les incursions et massacres répétés des Khmers Rouges dans le sud de leur pays. Une photo du dernier occupant de la cellule s'impose au-dessus du lit : le pauvre homme gît sans vie, son corps s'étant enfin rendu à la violence à laquelle il eu le droit. Barreaux, carreaux brisés, cadenas, rouille, et le dénuement général du lieu tout en métal, carrelage et béton composent un décor d'épouvante pour cet acte du dramatique génocide au coeur de l'horreur du XXe siècle. Au fil des années, les détenus étaient bien souvent des cadres Khmers Rouges purgés par cet appareil d'état devenu paranoïaque.

Les Blocks B et C étaient destinés à des prisonniers plus ordinaires, chaque cellule pouvant enfermer de 20 à 100 détenus. Je continue de faire écran de mes sentiments pour poursuivre ma visite dans un recueillement attentif. Les ouvertures dans les murs de l'école, l'aménagement de petites cellules en bois ou en béton, les symboles d'incarcération sur les murs s'offrent à mes yeux, qui changent de point de vue pour s'ajuster à la lumière et aux perspectives de cette construction barbare car terriblement efficace. Au sol se trouvent des chaînes - nul besoin de porte. Des grillages ont été installés aux étages pour éviter les suicides. Des instructions en Khmer et en français terrorisent les prisonniers en quelques points précis. Les gardes avaient tous les droits, et une haine endoctrinée pour ces ennemis désignés de la révolution.

Le lieu n'est pas très grand, mais cela a suffit aux Khmers Rouges pour purger jusqu'à une centaine d'ennemis internes ou externes à leur organisation par jour, soit 17 000 personnes en l'espace de 3 ans. Les Vietnamiens n'ont trouvé que 7 survivants à leur arrivée. C'est à cela que l'on se retrouve confronté au rez-de-chaussée du bâtiment principal, qui abrite les portraits des victimes.


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