Village en chemin pour le lac Tonle Sap Maisons sur la rivière Un enfant près de la rivière Tanguy dans notre bateau vers Siem Reap Pression touristique à l'arrivée Travaux publics
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Tanguy me rejoint en moto-taxi de bonne heure à mon hôtel, et nous nous rendons non loin de là sur l'embarcadère. Avant d'embarquer, je me laisse tenter par l'achat d'un sandwich fait avec le beau pain que l'Indochine a hérité des français, et qu'une femme se charge de remplir de drôles de trucs dont de la Vache qui Rit, en guise de repas pour le voyage. La plupart des autres touristes embarquent à bord d'un bateau de taille moyenne alors que l'on nous fait signe de prendre place à bord du grand. C'est ce que nous faisons sans plus attendre afin de prendre des places à l'intérieur et proches d'une sortie. En effet, ces longs bateaux sont souvent dangereusement remplis et il faut donc prévoir le pire pour éviter de se retrouver noyé à l'intérieur. Nous ne voulons pas non plus cuire au soleil en nous installant sur le toit, et sommes donc contents de prendre place juste à l'avant quand une femme change d'avis au désagrément de son compagnon de voyage qui nous faisait mine que c'était sa place. Nous partons vers le nord et allons à bon train vers le grand lac de Tonle Sap qui constitue le coeur du pays et un énorme réservoir à nourriture. Tout le long de la rivière, nous voyons très peu de constructions si ce n'est des maisons sur pilotis. Les cultures sont primaires - la grande ville de Phnom Penh fait figure d'exception dans un pays aussi rural. Après un bon moment consacré à la lecture de nos guides et à un petit somme, nous sentons que le bateau ralenti. Nous faisons arrêt à un tout petit débarcadère qu'est un bâtiment flottant en bois, situé à côté de quelques habitations basiques. Sans que nous ne comprenions pourquoi, l'arrêt s'éternise et nous retournons à l'intérieur lassés d'observer ce qui se passe, ce qui est également le cas des quelques cambodgiens curieux du coin. Finalement, les touristes dont nous faisons partie sont transvasés sur un bateau plus petit. Nous nous entassons à l'intérieur comme nous pouvons, entourés de quelques français et de visiteurs d'origine chinoise, pas très doués pour voyager ainsi. Nous sommes assez compressés alors que nous atteignons enfin le grand lac qui s'étend à perte de vue avec son eau riche en terre poisseuse couleur glaise. Nous parvenons tant bien que mal à poursuivre la lecture de nos guides avant de somnoler encore, tout en cherchant à nous étirer afin de ne pas avoir trop mal aux jambes du fait de nos positions inconfortables. L'ambiance demeure toutefois plutôt conviviale - Tanguy parle avec son voisin français tandis que je finis de parcourir mon guide sur Angkor juste avant l'arrivée à proximité de la ville de Siem Reap. Nous débarquons sur un petit bâtiment sur pilotis où nous attend une myriade de rabatteurs d'hôtel ainsi que de nombreuses barques qui vont nous amener à terre. C'est la désorganisation la plus totale car nous cherchons à descendre alors que la marée des cambodgiens ralentit chaque touriste avec des interrogations incessantes et des invitations à aller sur tel ou tel bateau en direction de l'hôtel qui les emploie. Un jeune cambodgien rentre même dans le nôtre plutôt que de laisser tout le monde descendre par les petites sorties. Tanguy et moi nous extirpons tant bien que mal de la foule et du bateau qui tanguait dangereusement - nous nous mettons en retrait à l'intérieur du bâtiment et sommes bien contents de ne pas avoir été sur l'autre bateau qui arrivera 5 heures plus tard du fait d'un moteur défaillant. La chaleur est écrasante à la mi-journée, mais il ne fait pas trop humide. En fait, Tanguy a déjà été happé par le discours du jeune cambodgien qui parle un bon anglais et l'a dirigé vers un bateau nous amenant gratuitement à terre, suite à quoi il nous conduira à moto en ville pour un dollar, ce que Tanguy a accepté. Je le rejoins donc à bord et nous attendons d'être au complet avant d'aller à terre. Nous discutons avec une jolie américaine que j'avais déjà croisée la veille au moment où j'ai acheté les billets pour ce voyage. Une fois à terre, elle prend une moto tandis que Tanguy et moi partons sur celle de notre bon petit Sok avec lequel nous ne cessons de discuter. Nous sommes bien serrés à trois sur la moto et la route, ou plutôt le chemin, est en triste état, criblé de trous parfois remplis d'eau. Nous roulons souvent au pas tant il faut prendre le temps de zigzaguer, ce qui nous permet de discuter avec l'Américaine qui nous a rattrapés à bord de l'autre moto. Nous la perdons de vue un peu plus tard quand nous nous arrêtons pour regonfler les pneus, et finissons ainsi ces longs quinze kilomètres en discutant avec Sok, qui nous en apprend beaucoup sur le tourisme à Angkor et se révèle un adolescent bien éveillé et drôle, d'autant que Tanguy et moi n'en ratons pas une pour le provoquer. En chemin, nous apercevons un temple sur une colline et constatons encore combien le pays est peu développé, ce qui lui confère beaucoup de charme, témoin les étendues de lotus en fleur, dont les graines sont mises à sécher par terre. Nous passons devant des ouvriers travaillant sur la route - ces travaux publics me font penser aux travaux forcés de l'époque des Khmers Rouges tant je ne peux oublier cette époque tragique de l'histoire du pays. Cela dit, c'est grâce à leur labeur que la dernière partie de la route est de très bonne qualité, comme la plupart des infrastructures de la région pour servir le tourisme, et nous arrivons donc à bon port dans Siem Reap.
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