Tanguy attendant que le policier perde patience
Balades en éléphant à Phnom Bakheng
Passage d'éléphants
 
Le temple-montagne de Phnom Bakheng
Coucher de soleil de Phnom Bakheng
Vue raide de Phnom Bakheng
Vue d'Angkor Wat à partir de Phnom Bakheng
 
Coucher de soleil
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Une fois en ville, nous cherchons un hôtel pour notre séjour de 5 nuits et 4 jours pour moi, et un peu plus pour Tanguy. Notre conducteur de moto Sok nous en recommande un pas cher et convenable, et nous blaguons pas mal pour savoir quelle commission il percevrait si nous y allions. La chambre est convenable, il y fait plutôt frais et l'absence de fenêtres est un peu tristounette mais devrait défavoriser la présence de moustiques. Ca me conviendrait, mais Tanguy préfère aller visiter d'autres endroits afin de se faire une meilleure idée du marché et des prix, et car, en cette saison basse, il doit être facile de négocier et d'avoir le choix. Nous continuons donc vers le centre-ville à la recherche d'adresses indiquées dans notre guide, ce qui est l'occasion pour nous de tester l'honnêteté du petit Sok qui nous livre de drôles d'explications pour nous démotiver d'aller ailleurs, tout en cherchant à garder une apparence d'impartialité. Le deuxième hôtel que nous voyons en ville est très correct mais presque deux fois plus cher - nous pesons les pour et les contre et ne parvenons pas à faire baisser le prix. Nous allons à côté et visitons également celui où se trouve l'Américaine, mais décidons finalement de retourner au premier quand Sok nous garantit de faire encore baisser d'un dollar par nuit le prix. Tanguy a prévu de voyager pendant un mois avec un budget limité en vue des études qu'il va reprendre sous peu, et cela me convient aussi de toute façon. A force de tourner ainsi dans la ville, nous commençons à nous faire une bonne idée de ce qu'est Siem Reap. Il s'agit d'une petite ville de province plutôt agréable, et qui vit de plus en plus du tourisme comme le témoignent les quartiers de restaurants ou de pensions et petits hôtels. Nous apercevons également quelques grands hôtels où restaurants, qui doivent sans doute accueillir les voyages organisés, notamment les Japonais. Nous ne sommes pas loin du marché dit de nuit mais fermant en fin de journée, et c'est là que nous cherchons à trouver une moto à louer. Nous ne parvenons pas à faire baisser suffisamment les prix et nous accordons finalement avec Sok pour lui en louer une jusqu'à la fin du séjour de Tanguy. Pendant que nous mangeons au marché, nous finissons de discuter avec Sok et de mettre en place notre programme pour les jours à venir. Je patiente longuement mais me retrouve tout de même avec un petit déjeuner très copieux et plutôt bon, alors que nous sommes en plein milieu de l'après-midi. Tanguy part donc chercher la moto, pendant que j'apprécie d'être au coeur de l'Asie du Sud-Est comme je l'aime : dans un marché basique, entouré d'habitants un peu curieux devant les touristes, et très souriants et amicaux. Je m'approche pour regarder un peu un match de la Coupe du Monde et tous m'invitent à m'asseoir, puis je patiente dans la rue en piteux état en attendant Tanguy, qui a dû faire bidouiller la moto pour pouvoir la faire redémarrer. Une fois en selle, nous décidons de partir pour Angkor voir le coucher de soleil, mais à peine Tanguy tourne-t-il au bout de la rue qu'un policier nous fait signe de nous arrêter, ce que Tanguy fait sans réfléchir. Il nous indique qu'il s'agissait d'un sens interdit et nous demande de payer 3000 riels, soit environ un euro. Par principe, Tanguy refuse de céder à cette forme de corruption et montre au policier d'autres personnes faisant de même (mais à vélo, rétorque-t-il en gesticulant car son anglais est très limité). Mon ami décide de s'asseoir sur la moto et d'attendre que l'autre se lasse de nous. Il me dit d'en profiter pour aller acheter des ponchos imperméables au vu des nuages menaçants, et je le quitte donc avec le sourire au coin des lèvres en direction d'une des échoppes du marché couvert, me demandant amusé comment cela va finir. Quand je reviens pour demander son accord sur un prix négocié, je ne peux m'empêcher de rire devant la scène d'un Tanguy patient montrant de temps à autre d'autres conducteurs en tort et du policier flegmatique ne sachant pas trop quoi faire. Je contiens mes grimaces devant l'autorité présumée du policier, puis retourne réaliser l'achat en faisant un crochet par une autre boutique afin de pouvoir prendre discrètement en photo ces acteurs d'une scène déjà inscrite dans le mythe en construction de notre voyage prometteur. Le policier se cache progressivement derrière un vendeur de boissons, et je comprends donc qu'il est plutôt gêné. Alors que je retourne avec les ponchos, la pluie a commencé à tomber et notre bonhomme s'est réfugié sous un abri. Tanguy avait failli en profiter pour partir et me rejoindre de l'autre côté du marché, mais il était déjà devenu clair qu'il était parvenu au bout de la patience de l'autre. Nous rions bien et sommes de très bonne humeur alors que nous retrouvons les plaisirs de la moto symbolisant une façon de voyager en Asie qui nous plait tant, libres. Nous partons vers le nord où se trouvent les temples d'Angkor principaux et passons devant le plus célèbre d'entre eux, Angkor Wat. Nous nous arrêtons un peu plus loin à la colline de Phnom Bakheng d'où la vue du coucher de soleil est très recommandée. Après avoir confié la garde de notre moto à quelqu'un, nous entamons la montée assez raide de la colline, que certains font en éléphant en faisant le tour. J'apprécie que le lieu n'ait pas été bétonné avec un escalier et une rambarde, plaisante combinaison d'un manque de moyens et sans doute d'une volonté des restaurateurs occidentaux de préserver une certaine authenticité des sites. Nous montons donc entre les racines, la terre et des blocs de pierre taillés ou non, jusqu'à parvenir sur un sommet aplani où domine un temple-montagne. Cette forme architecturale à plusieurs niveaux reprend la symbolique bouddhiste du Mont Méru qui est symboliquement le centre du monde, tout en faisant allusion aux différents niveaux menant au nirvana. Le site est plutôt en bon état à la suite d'une restauration, et il est suffisamment tard pour que les vendeurs de boissons et cartes postales ne nous dérangent pas trop. Nous grimpons les marches très raides du versant est, et devons les prendre une par une de travers tant elles sont vertigineuses. En haut, nous apercevons le complexe d'Angkor Wat au sud-est, la forêt aux alentours, et le Baray occidental à l'ouest, ce grand réservoir artificiel datant de l'époque des temples et long de quelques sept kilomètres. La vue de ce côté-là est évidemment la plus prisée du fait de l'illumination colorée dans les nuages provenant du soleil couchant, et nous nous asseyons donc en attendant, lisant encore nos guides en vue des jours à venir. Quand la lumière se fait douce mais intense, je me lève pour aller admirer Angkor Wat - le soleil est déjà tombé dans les nuages à l'horizon quand je reviens. La soirée se termine pour nous en souplesse dans un bon restaurant le long de la petite Siem Reap river. Je m'y fais dévorer par les moustiques sous la table, ayant eu la flemme de me couvrir les jambes - cela fait bien rire mon compagnon de voyage, toujours prêt à me taquiner. Après un verre sur une terrasse en centre-ville, nous rentrons nous reposer en vue de toutes les visites que nous allons faire dans les jours à venir.
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Siem Reap 