Tanguy se reposant après la visite du Bayon
Tanguy au sommet de Phimeanakas Phimeanakas Papillons dans l'enceinte du palais royal Preah Palilay Terrasse des éléphants Preah Pithu Eléphants à la porte d'entrée nord d'Angkor Thom
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Après notre visite du Bayon, Tanguy et moi faisons donc un arrêt mérité pour prendre des crêpes à l'ananas en guise de petit déjeuner. Pendant la longue attente, mon comparse s'assoupit sur la table, alors que j'observe le passage des Cambodgiens en moto ou voiture qui accompagnent les touristes moins aventureux que nous. Je vois de nouveau l'Américaine de la veille, alors que Tanguy refait surface et que nos crêpes nous sont enfin servies. Nous aurions bien aimé la revoir un peu, mais ne faisons guère plus d'effort et pensons peut-être la croiser encore plus tard, ce qui ne sera finalement jamais le cas. Nous continuons ensuite notre visite par le premier des temples situés au nord-ouest du Bayon, lui-même en plein centre de l'ancienne cité d'Angkor Thom. Il s'agit du Bapheon, un grand temple-montagne en cours de restauration par une équipe française. Nous passons ensuite par une petite entrée de l'enceinte du palais royal qui nous amène directement sur l'imposant Phimeanakas. Nous continuons quelque peu à pied, puis, trouvant l'endroit bien étendu, nous nous accordons pour que j'aille chercher la moto. En chemin, j'aperçois rapidement la beauté de la terrasse des éléphants qui servait de plate-forme pour des cérémonies devant le palais royal et s'étend sur bien plus d'une centaine de mètres. Nous prenons ensuite un tout petit sentier dans la végétation et je zigzague entre les troncs et pierres jusqu'à une pente trop raide qui nous perdrait dans la jungle de cette partie abandonnée de l'ouest du palais royal. Nous rebroussons chemin et Tanguy prend le guidon - à peine cent mètres plus loin, il effectue un virage à droite trop serré et mon pied droit heurte violemment un rocher qu'il voulait éviter. Mes orteils saignent et ce n'est que plus tard que nous nous arrêtons près d'un temple pour constater les dégats : plus de peur que de mal, même si le sang est impressionnant. En l'absence de grande douleur, je retrouve vite mon sens de l'humour et le nargue copieusement sur le fait qu'il venait de dire qu'il faisait du moto-cross au pays et sur la mauvaise qualité de ses pansements. Il s'empresse de se défendre sur le même ton, signe de détente alors que nous reprenons notre parcours en se tenant davantage au chemins balisés après cette première sortie des sentiers battus foireuse. Nous visitons le beau Preah Palilay, puis le Tep Pranam au Bouddha en béton qui a été réinstallé à la va-vite lors de la reprise du culte religieux à la suite de la chute des Khmers Rouges. Nous revenons ensuite vers la grande route nord-sud traversant Angkor Thom, et prenons le temps d'admirer la terrasse du leper king et les bas-reliefs sur les murs qui l'entourent. Nous cherchons ensuite le cheval à 5 têtes qu'un homme sympathique nous indique, et nous promenons sur le haut de la terrasse des éléphants avant de repasser sur la route pour la voir d'un autre point de vue. Il est alors temps de faire une coupure afin de ménager notre intérêt pour les temples et de se reposer. Tanguy et moi négocions le déjeuner avec le moteur encore allumé - nous insistons sur le fait que nous reviendrons dans les jours à venir pour obtenir des bons prix, exercice systématique pour Tanguy, auquel je me prête ou non selon mes humeurs. La serveuse dans ce petit restaurant est plutôt rigolote - et nous nous posons donc sur les chaises en plastique sous cet abri en bois. Quelques vendeuses nous proposent des livres ou cartes postales mais comprennent vite que nous n'achèterons rien à part de l'eau et de la nourriture. Nous nous restaurons, et je savoure notamment une très bonne noix de coco avant de repartir vers la porte nord d'Angkor Thom, toute aussi superbe que celle du sud grâce aux quatre visages imposants d'Avalokitsevara. Les éléphants portant des fleurs de lotus y sont notamment en très bon état. Nous décidons de nous en tenir à la visite d'Angkor Thom pour l'instant et revenons donc à l'intérieur de l'ancienne cité pour continuer de visiter d'autres temples, de moindre importance. Nous découvrons le charme isolé de Preah Pithu et de ses voisins, en très bon état après leur restauration. La chaleur du milieu de journée ne nous affecte pas trop et nous sommes satisfaits de pouvoir prendre notre temps en ce lieu complètement dénué de touristes malgré la proximité de hauts lieux d'intérêt. Construits à une échelle moins démesurée, certains de ces bâtiments sont de vrais joyaux d'architecture khmère, même si nous ne faisons pas encore véritablement la différence entre les styles variés. Nous continuons la visite par le kleang du nord, un ancien entrepôt de la cité. Il est en meilleur état que sa contrepartie juste de l'autre côté de la route menant à la Victory Gate, une porte construite dans l'enceinte en partant tout droit vers l'est de la terrasse des éléphants. Nous nous y rendons et découvrons cette majestueuse entrée construite sur le modèle des autres portes que nous avons vues, avec les quatre visages d'Avalokitsevara en direction de chaque point cardinal et l'alignement des dieux et démons de chaque côté de la voie surplombant les douves. Tanguy se montre curieux quand il constate qu'un chemin mène le long de l'enceinte une fois gravie une pente adossée au mur près de la porte. Je lui donne un coup de main pour monter la moto et nous partons sur cet itinéraire improvisé, dominant les douves du haut de la voie de garde de l'enceinte nord. Nous sommes évidemment enthousiasmés par notre sortie des sentiers battus et l'isolement complet de ce lieu envahi par la jungle. Nous zigzaguons entre les arbres, feuillages et racines et continuons un bon moment avant d'arriver à une partie un peu plus accidentée au-delà de laquelle nous préférons ne pas risquer la bonne condition de notre véhicule, sachant en outre que nous n'avons peut-être parcouru que la moitié de cette partie de l'enceinte est. Une fois revenus sur la route que l'on pourrait qualifier de normale, nous nous en détournons de nouveau en bifurquant vers un petit chemin surplombé des grands arbres de cette forêt impénétrable. Au bout de cette voie, nous arrivons à une route allant à gauche vers l'ancienne porte de l'est. Nous la découvrons complètement oubliée au bout de cette route partant directement du Bayon, qui était l'ancien centre de la cité d'où partait une voie en direction de chaque point cardinal. De retour à ce temple que nous avions visité en premier, les temples d'Angkor nous apparaissent à présent sous un jour bien différent tant nous avons déjà dépassé nos attentes touristiques grâce à cette escapade dépaysante.
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