Les salines sur la côte nord, le site d'une de mes plongées
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Consultant régulièrement ma carte de cette petite île où tout est au plus à une quinzaine de minutes du centre que constitue Victoria, j'identifie les salines, qui sont en fait des trous creusés à même la roche au bord de la mer. J'y vois des plongeurs, et je saute donc sur l'occasion pour leur dire un mot. En fait, ce sont des allemands peu loquaces, qui m'ignorent complètement ou presque, et je poursuis donc ma route le long de cette côte, à quelques encablures de Marsalforn, qui est en fait la principale destination balnéraire. Une fois " en ville ", car il s'agit en fait d'un tout petit port avec quelques hôtels et un front de restaurants, je tombe par hasard devant un dive shop fermé, et le temps d'hésiter, deux hommes arrivent devant la boutique dans une grosse et vieille Land Rover. Ils prennent des affaires dans la boutique, je me renseigne, et en fait je finis par les suivre, toujours en scooter, jusqu'à un club, tout prêt à m'accueillir pour une plongée dès l'après-midi, une fois les formalités réglées ! Deux anglais sont de la partie, un jeune et un vieux, et le vieux dive master est anglais également. Il prévoit une plongée tranquille pour les initier à la photographie sous-marine, ce qui tombe parfaitement bien pour me permettre de retrouver toutes mes habitudes également. Nous partons en début d'après-midi vers un site voisin des salines. Température de l'eau oblige, me voilà à enfiler une combinaison de 5mm, un combat long et douloureux s'il en est. Raide comme un i dans cet apparat, je retrouve tous le bon vieux matériel de mes escapades asiatiques, sauf que là c'est dans d'autres conditions... le contact avec l'eau est atténué par une entrée progressive du bord de l'eau le long d'une pente. Les premiers moments sont occupés à repérer les lieux, désespérément sans corail, chose à laquelle j'ai mis un certain temps à m'habituer. Tout de même, de nombreuses algues et autres organismes tapissent les fonds, un peu avares en animaux visibles malgré tout. J'ai l'impression de voir à peu près la même chose que dans le lac Toba de Sumatra... en plus froid. En fait, ayant lu un livre sur la plongée à Malte en attendant les anglais qui déjeunaient, j'avais repéré la faune locale, et c'était donc assez enthousiamant de trouver tout de suite des vers aux couleurs contrastées - et aux poils très urticants. J'ai donc tout de suite commencé à photographier par ci par là, surtout impressionné par le côté " vallée sous-marine " du paysage. On aurait dit le même paysage que sur l'île, ou que l'idée qu'on peut se faire de l'Ecosse, par exemple, c'est-à-dire des reliefs, des falaises, des plaines, etc... et nous en train de survoler, ou plutôt de surnager tout ça. Finalement, je ne remarque même pas la différence de pression, tandis que Tony, le dive master, me fait un signe pour savoir si mes oreilles ne font pas mal. Les autres vadrouillent par-ci par-là, alors que j'ai le nez fourré dans les moindres recoins à la recherche d'espèces que je ne connais pas encore. Au bout de 25 minutes de plongée, je commence à trembler régulièrement, n'ayant de répit que par intermittence. A la sortie, je suis relativement content du paysage et des quelques espèces que je n'avais pas vues, telle cette petite murène très agitée. Je m'étais préparé à ne rien attendre de la Méditerranée. En revanche, que c'est dur de se mettre sur ses deux jambes tétanisées par le froid, la fatigue, le manque d'activité et le flot sanguin limité par la combinaison. Je m'empresse de me débarrasser de tout ça et me retrouve à nu, gelé par le vent tandis que, déjà, le soleil commence à disparaître. Je tremble sur place pendant 10 minutes, le temps que tous rangent et finissent leur clope.
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Gozo 