Danses à Vimanmek Hanoman, le singe blanc du Ramakien Démonstration d'art martial Démonstration sans retenue Danses élégantes à Vimanmek Danseurs à l'arrêt à l'arrière Petite fille curieuse à côté de moi Toute l'équipe de danse
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Des costumes et des styles typiques et variés sont présentés, par des femmes, hommes et jeunes filles. Ce n'est pas trop élaboré, mais assez divertissant, tout comme la démonstration d'art martial. Cela passe vite en une demi-heure, donnant un bon aperçu des danses thaïes, tout en ne rivalisant pas avec celles d'Indonésie, à mon goût. Il est temps pour moi de me diriger vers le marché du week-end de Chatuchak dans le nord, où j'ai rendez-vous avec Michel pour explorer ce vaste bazar où tout se trouve. Ce coup-ci, le taxi et le métro sont très rapides, donc je patiente un bon moment, avant d'appeler Michel pour savoir ce qui le retient. Il est pris dans les embouteillages en voiture, notamment en raison d'une pluie torrentielle qui vient de s'abattre soudainement. Je commence donc à parcourir le marché, dans la section des plantes puis des vêtements. Il y fait un peu chaud et humide, cela grouille de monde, et je ne cherche rien de particulier mais trouve tout de même des petits achats à faire. Le lieu est assez éprouvant en raison de la foule, et je vais donc juste voir les animaux domestiques à vendre, tristes conditions pour des bêtes de toutes sortes, avant de m'échapper vers le métro aérien pour respirer, et rentrer me reposer de ce piétinement éreintant. Quand j'appelle Michel, il me rejoint, venant juste d'arriver, plus de deux heures après l'horaire prévu... voilà bien Bangkok dans ses pires frasques. Michel rentre après de bons achats et alors que j'ai pu faire une sieste tardive pour récupérer. C'est samedi soir, et nous avons prévu d'aller voir les fameux bars de PathPong, le quartier rouge connu du monde entier pour la prostitution qui y règne, sous diverses formes. Avant cela, nous allons dîner dans un charmant restaurant non loin ce chez lui : cadre colonial spacieux et vert, plats succulents, et décor raffiné accompagnent ma découverte de nombreuses spécialités délicieuses. Je suis ravi de ce repas, l'un des meilleurs depuis longtemps, et suis donc fin prêt pour la soirée. Tout autour de la rue de Path Pong, des vendeurs de toute sorte de pacotille visent la clientèle étrangère qui vient dans ce haut lieu de la vie nocturne de Bangkok. On retrouve en première place toutes sortes de copies de marques de luxe, et Michel me montre certaines boutiques, ainsi que des bars assez connus, à travers la porte desquels nous apercevons les femmes en bikini sur une piste de danse surélevée où elles se trémoussent. Des rabatteurs tentent de nous faire entrer, et nous montrent des menus avec toutes sortes de prix et de noms fantaisistes, couvrant une partie des prestations de ces dames. Michel préfère aller plus loin pour une expérience " sociologique " plus calme. Il m'emmène dans un bar à l'étage où on peut rester boire une bière en étant moins agressés, et où l'on ne fait pas sentir au bout d'une demi-heure qu'il faut partir si on n'a pas consommé les plaisirs de la chair mis à disposition. A peine installés, une femme un peu grassouillette et complètement nue se pose à côté de Michel, et une autre jeune mignonnette en bikini jaune fluo s'installe entre nous deux. Il m'a un peu expliqué comment ça marchait : elles ont une commission sur nos consommations, un peu plus sur les leurs qu'on peut leur payer, et s'attendent au minimum à un pourboire pour leur temps de présence si on ne les emmène pas pour autre chose. Elles n'ont pas de salaire, contrairement à certaines qui sont là depuis plus longtemps et qui s'occupent plutôt de prendre les commandes et de gérer tout ça. Nous apercevons la manager, un occidental que la voisine de Michel nous dit avoir flambé tout son argent, au point de devoir prendre ce boulot pour continuer à vivre à Bangkok. Michel papote un peu avec la fille à sa gauche, qui lui sert de paravent contre d'autres filles plus pressantes : il lui filera un " tip " en échange d'une soirée plus tranquille. La petite entre nous commence à s'agiter un peu d'ennui et se trémousse - je la crois dédiée à Michel vu que j'évite presque tout le monde afin de ne pas donner de fausses illusions. Elle lui dit qu'elle m'aime bien etc... alors qu'une nana (peut-être un travesti, mais ça m'étonnerait - pas belle en tout cas) vient face à moi et tente de me provoquer, me faisant des gestes explicites et annonçant son tarif pour une pipe. Elle se marre bien de ce qu'elle appelle ma timidité, et en redouble de provocations, alors qu'une autre nana se prélasse contre moi à ma droite, complètement habillée pour sa fonction de serveuse. Sur la scène à quelques mètres de nous se tiennent des femmes complètement nues, ou au haut retroussé pour laisser apparaître la poitrine et à la culotte attachée autour d'une cuisse. Elles cherchent à attirer le regard par leurs attitudes lascives, leurs mouvements au rythme de la musique rythmée, et leurs jeux et provocations parfois grotesques. En descendant de scène, elles se rhabillent, dans un va et vient incessant, en ce lieu où se trouvent davantage de femmes que de clients. Michel rigole bien, discute un peu et me raconte des anecdotes ou décrypte pour moi ce qui se passe et qui est qui. La petite jeune de 20 ans s'impatiente à côté de moi après avoir tenté sa chance davantage avec moi, et pars finalement danser sur la scène. La voilà toute nue et gauche, verte qu'elle est par rapport à d'autres " collègues " bien plus expérimentées et décoincées. De près, on voit combien elles sont parfois usées - il faut dire que l'on ne peut que constater que tout est à vendre dans le quartier, mais que le marché est aux acheteurs étant donné l'abondance de l'offre. Les gens sont donc parfois fatigués, accrocheurs, voire durs et impolis à force de courir après les dollars, surtout en fin de mois quand il faut payer les loyers. Nous nous arrêtons à deux bières, et je parviens à repousser les initiatives venant de toutes parts, alors que Michel a démontré l'utilité de son paravent calme et sympathique. Je comprends comment certains jeunes expatriés ou touristes perdent complètement la tête ici tant la pression et la tentation sont présentes, mais je ne perds pas de vue qu'il s'agit d'un marché de la chair, quelque soit le visage charmant qu'il tente de prendre. D'ailleurs, quand nous partons en laissant les différents pourboires recommandés par Michel, la petite entre nous fait la tête alors que les autres nous saluent : elles ont davantage d'expérience pour leur permettre de juger qui va payer quoi et combien. Nous ressortons dans la foule d'une soirée qui bat son plein, entre les bars à filles, les bars à musique pour étrangers surtout, et cette horde de vendeurs aux boutiques remplies. Michel repère son chauffeur de tuk-tuk habituel, avec lequel il a un tarif tout arrangé. Nous revenons donc en cinq minutes chez lui, ce qui conclue une expérience unique et aux premières loges de cette Thaïlande célèbre pour le meilleur et le pire.
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