Une rue de bars où nous sommes la proie
Restaurants de rue de fruits de mer
Il pleut des cordes à Phuket
 
Convivialité des serveurs
Boxe thaï en pleine action
Un coup de pied porté haut
Prêt à frapper
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Du coup, nous levons la tête à la recherche d'un restaurant. Il est assez tard mais les trottoirs sont pleins de thaïlandais cherchant à attirer les touristes en nombre insuffisant. C'est déjà la saison basse et le début de la pluie, mais nous voyons tout de même de nombreux étrangers, même s'ils sont en nombre insuffisant en vue de ces rues entières vivant de leur présence. Plus de deux tiers des visiteurs en Thaïlande sont des hommes - nous en voyons tant et tant avec une jeune thaïlandaise au bras. Toujours en quête d'un restaurant servant de la nourriture locale, nous tournons dans une rue remplie de ce qui nous semble être des restos. Avant même de pouvoir crier gare, nous voyons se refermer sur nous une vague de rabatteuses arrivant de chaque côté pour nous encercler, s'accrochant à nos bras puis nos sacs tout en débitant un flot de paroles qui n'atteint pas nos oreilles tant nous nous sommes crispés devant cette débauche imprévue d'attention. Nous nous extirpons de leur emprise avec peine et refaisons surface quelques mètres plus loin sur une petite place, complètement pris de court. Nous voilà plongés dans Patong, presque aussi connue que PathPong et Pattaya pour ses bars à fille. En fait, ici ce sont plutôt des pubs et des bars ouverts avec des entraîneuses. Les endroits avec des " danseuses " ou masseuses sont plus rares et assez dissimulés. Je prends une photo rapide pour garder trace de cette expérience surprenante dont Laurent et moi ne revenons pas et nous retraversons rapidement la rue, psychologiquement parés cette fois-ci. Finalement, nous avons décidé de nous rediriger non loin de notre hôtel, où se trouvent des restaurants de rue servant des fruits de mer et du poisson. Nous hésitons un instant à inspecter une ruelle de bars et restaurants, mais rebroussons chemin quand nous voyons l'intérêt que nous présentons aux yeux d'un type tatoué et avec des piercings. Tout ce peuple se réveille à notre passage comme les spectres dans un train fantôme d'une fête foraine. Nous apprécions la cuisine locale servie par un personnel amical et suffisamment discret. Une pluie torrentielle s'abat pendant que je finis mon assiette et une ènième histoire sur l'Indonésie ou la plongée. Après l'averse, nous regagnons notre hôtel, laissant tout juste le temps à une femme de nous faire signe de venir dans son karaoké ouvert sur la rue et que nous entendons un peu de notre chambre où quelques moustiques se prennent à moi. Tout cela n'empêche personne de bien dormir jusqu'au réveil du lendemain pour aller plonger. Le soir suivant, nous ne sommes d'ailleurs nullement traumatisés par la veille et avons tout prévu pour faire du samedi soir un bon moment. Dans l'attente de matchs de boxe thaïe, nous cherchons de nouveau un restaurant. Nombre d'entre eux sont tenus par des étrangers et servent de la cuisine occidentale ou japonaise. Nous préférons aller choisir notre poisson et calamar sur des étals et nous installer dans une ruelle piétonne en attendant qu'ils nous soient présentés cuits au barbecue. La boxe thaïe se tient dans un grand bar - nous nous doutons qu'il s'agit avant tout d'un spectacle permettant de faire consommer des boissons par les étrangers. Elles y sont plus chères et très peu de thaïlandais sont dans la salle en effet. Nous avons du mal à faire la part entre les vrais coups et la chorégraphie, et estimons donc qu'il s'agit d'un mélange de vraie boxe et de catch à l'américaine. Des coups de pied et de poing impressionnent parfois, mais ils sont suivis d'échanges trop orchestrés pour être vrais. Après les cinq rounds, les combattants passent dans la salle saluer, se faire prendre en photo et récolter leur salaire du soir. Nous regardons deux matches entiers avant de quitter les lieux pour continuer de déambuler dans la nuit de Patong. C'est ainsi que nous nous rendons compte que le quartier proche de notre hôtel et où nous avions vu le type tatoué avec des piercings est Gay Patong, ce qui explique bien des choses et la présence de ka-toeys, les travestis. Etant repassés par l'hôtel, nous avons vu le nom du Banana Club dans le Lonely Planet. Nous nous y dirigeons en évitant tous les rabatteurs et les chauffeurs de taxi. En chemin, nous nous arrêtons pour regarder de vrais matchs de boxe thaïe organisés sur le front de plage. Nous observons à travers des ouvertures dans les bâches disposées tout autour du site : ça cogne bien plus, mais moins souvent et différemment. Il s'agit en revanche d'hommes de moindre gabarit et ils se tiennent souvent en se donnant des coups de genou latéraux. Nous restons le temps de voir les combattants suivants arriver puis allons au Banana Club. L'entrée y est payante et l'endroit est bondé d'étrangers, donc je n'ai guère envie d'y aller. Nous allons voir le bar en bas, qui a l'air bien plus sympathique et amusant, grâce à un bon groupe de rock et une table de billard pour laquelle j'inscris mon nom sur la liste d'attente. Nous regardons deux filles locales se disputer habilement une partie, même si je trouve leur jeu un peu trop " rentre dedans ". La gagnante se fait battre par un quadra thaï qui a l'air de prendre le jeu très au sérieux. Je donne peu de chances à notre duo gauche que nous imposons de fait malgré les remontrances d'une fille disant qu'un seul d'entre nous doit jouer. Laurent n'a pas joué depuis longtemps et nous le montre bien, tandis que notre adversaire est bien rodée. Quand nous voyons la 8 près d'un trou, nous pensons chacun en plaisantant qu'il va la rentrer et perdre la partie - nous sommes sidérés qu'il fasse cette erreur d'inattention et nous retrouvons vainqueurs inattendus. Notre challenger est une fille " rentre dedans " aussi - heureusement pour nous. Elle joue mieux mais casse ce qu'elle fait, tandis que Laurent et moi plaçons nos boules progressivement, ce qui compense quelques gros loupés de sa part, tandis que j'essaye de jouer la sécurité pour durer un peu pendant que la liste d'attente s'allonge. La fille rate des occasions en or que nous lui avons laissées et je me retrouve sans m'y attendre devant la perspective d'une victoire. Je rentre notre dernière boule et ne rate pas la 8 - nous voici de nouveau vainqueurs, alors que les spectateurs ne donnaient pas cher de notre peau devant la nullité dont nous avions pu faire montre. L'une des premières filles vient remettre de l'ordre et nous bat malgré une meilleure performance de Laurent et moi. Quelques cadeaux de trop nous remettent donc dans les rues de Patong - cette fois-ci nous avons eu notre compte et rentrons à l'hôtel bien contents de cette soirée et des bons moments qu'offrent cette drôle de ville.
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Phuket 