Phnom Penh
 

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Premiers pas à Phnom Penh

Centre-ville vu du ciel

 
Transports en Asie!
Wat Ounalom
   
A la suite d'un moine dans la rue
Activité du marché

 
Un vieux bâtiment colonial
Rue après la pluie
   
Marché central

Depuis qu'une amie rencontrée à Singapour m'avait proposé de l'accompagner pour un week-end prolongé à Angkor, j'avais en tête d'aller visiter ce haut lieu du patrimoine mondial avant mon retour en France. J'ai préféré y aller pour un séjour plus long, tout en sachant qu'un autre ami s'y rendrait à des dates pouvant coincider avec les miennes pour au moins une semaine sur place. C'est sur la fin de mon séjour que j'ai pu rejoindre Tanguy au Cambodge alors qu'il y était parti en avance sans moi.

J'arrive donc à Phnom Penh sans vraiment savoir quand il rentrera de sa virée sur une île en Thaïlande, et avec la ferme intention de visiter cette capitale chargée d'une lourde histoire. Dans la perspective de mon voyage, et du fait de mon intérêt pour l'Indochine, j'avais déjà vu le film bouleversant "The Killing Fields" qui décrit la chute de Phnom Penh en 1975 lors de sa prise par les Khmers Rouges, et le génocide qui s'ensuivit du fait des purges et des migrations forcées des citadins vers la campagne. Je venais également de finir la biographie de Pol Pot, une vie culminant avec son règne de quatre ans à la tête du pays jusqu'à la "libération" par les Vietnamiens en 1979 et, surtout, un très bon aperçu des luttes de pouvoir et d'influence qui ont déchiré ce pays, du fait des grandes puissances (USA, France, Chine, Russie), des voisins puissants (Thaïlande et Vietnam) et des différents courants politiques locaux, y compris celui du roi Sihanouk.

Mon vol fait une escale qui m'amuse par Siem Reap, ville située à 6km des temples d'Angkor, dont le fameux Angkor Wat est le joyau le plus célèbre. Je le vois au décollage, et reviendrai dans quelques jours le visiter en compagnie de Tanguy si tout se passe bien. Le pays est plat, du fait du gigantesque lac Tonle Sap dans lequel les eaux du puissant fleuve Mékong se déversent chaque année. Je vois très peu de villes et beaucoup de rizières même si ce n'est pas du tout intensif comme au Vietnam ou en Indonésie - le pays est resté à une économie primaire remontant à des millénaires.

Arrivé à l'aéroport, je suis pris aux tripes quand je dois soumettre mon passeport pour me faire délivrer un visa. Je ressens combien ce petit document a joué un rôle crucial, a été une question de vie ou de mort pour certains, et me trouve à leur merci lors des brefs instants où j'en suis dépossédé. Les fonctionnaires au visage fermé sont assis les uns à côté des autres en une longue chaîne de paperasse, maniant fermement leurs nombreux tampons. Une pensée amusante vient me soulager l'esprit comme la pluie rafraîchissante après la lourdeur d'un après-midi : le type en charge de coller l'autocollant du visa peine à trouver une page vide dans mon passeport. Je me fais ensuite refuser mes papiers car je n'ai pas indiqué d'hôtel - par chance, j'avais noté des noms dans un guide lu à la hâte à l'aéroport de Singapour. Je change ensuite de l'argent et prend possession de ces billets de riels qui ressemblent à ceux du Monopoly.

Quand je pars en taxi en ville, je n'ai pas d'idée précise de quel va être mon programme. Je n'ai aucun guide en main, et juste une vague idée de la disposition de la ville sur la berge ouest d'un fleuve. Les véhicules et les gens le long de la route me plongent dans l'Asie du sud-est grouillante qui change bien de Singapour, et me donne une idée du faible niveau de développement du pays tant cette capitale est restée basique, ce qui lui confère un certain charme et évite une présence excessive de voitures. Le chauffeur parle un anglais correct, et nous nous accordons pour qu'il me dépose dans un quartier où je pourrai trouver un café internet afin de voir si Tanguy m'a écrit pour que nous nous retrouvions. Je ne serai pas loin du palais royal non plus, histoire de commencer à visiter, et n'étant pas pressé de trouver un logement car je voyage léger avec un simple sac à dos. Il fait chaud mais pas aussi humide qu'à Singapour - un panneau indiquant la clinique International SOS est la troisième allusion en peu de temps à cette société dont j'attends une réponse à mes entretiens.

Le chauffeur aimerait bien m'emmener à d'autres endroits pendant la journée, mais je décide de prendre ma liberté et de me balader à pied pour pouvoir sentir la ville et le pays. Il m'a appris à dire merci au moins, mais il est temps pour moi d'être libre de mes mouvements. Je suis le bord du fleuve sur une longue et large avenue jusqu'à un beau temple, le Wat Ounalom. J'aperçois également un plan de la ville, au pied duquel je rencontre le premier mendiant estropié. La triste vérité des conflits au Cambodge est leur impact désastreux sur les populations civiles : avec un estropié sur 250 habitants, le pays détient un triste record mondial, et il y a encore environ 75 accidents par mois, en nette baisse des quelques 600 il y a peu.

Le calme de l'enceinte vide du temple dans lequel je parviens à entrer fournit un contraste agréable avec les rues grouillantes, l'activité soutenue d'un marché local que j'aperçois non loin, et aussi la pression des moto-taxis qui m'interpellent voire me suivent pour me proposer de m'emmener ici ou là. C'est à cette occasion que j'apprends que les fameux "Killing Fields" (les champs de la mort où se trouvent les fosses communes) sont à 15km de la ville alors que je croyais qu'ils étaient près des temples d'Angkor, ayant lu une brochure touristique trop rapidement. Je me surprends à suivre un moine au parapluie jaune dans une ruelle afin de le photographier s'en allant calmement déjeuner. En continuant le long de l'enceinte du palais royal, j'arrive à son entrée et constate qu'il ne rouvrira qu'après le déjeuner.

Après une négociation avec un moto-taxi qui s'en va plutôt qu'accepter mon prix, je le rappelle et me rends donc avec lui dans l'ancienne banlieue sud de la ville, qui est fait à présent pleinement partie de Phnom Penh, afin de visiter Tuol Sleng, le trop célèbre centre de détention S-21 du régime des Khmers Rouges.


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