Phnom Penh
 

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Palais royal

Porte d'entrée

 
Salle du trône
Moines
   
Monks in the royal palace
pavillon Napoleon III

 
Familles se reposant à l'ombre

Après la visite de Tuol Sleng donnant un aperçu de l'horreur qui a eu lieu sous le régime des Khmers Rouges, je reviens au palais royal ayant rouvert entre temps. Le contraste est de taille entre cet étalage de luxe et ce que je viens de voir. L'endroit est une pâle copie de la splendeur du palais de Bangkok et est assez récent. J'ai tout de même plaisir à le visiter car c'est un endroit spacieux et calme, avec de la végétation soigneusement entretenue. Je n'ai guère de mal à imaginer le contraste qui régnait entre l'élite et le peuple, ce qui a servi la propagande des révolutionnaires.

Je visite tout d'abord le palais du trône, d'un style assez classique, puis le pavillon Napoléon III d'apparence originale. Des moines se promènent dans leur habits aux couleurs si vives et sous leurs parapluies pour se protéger de l'ombre. Je ne peux m'empêcher de les regarder déambuler et continue à prendre des photos - davantage que des visions, elles illustrent mon regard.

Je continue ensuite une visite assez ordinaire : murs recouverts de légendes du Ramayana et d'autres contes d'origine indienne, pagodes et temples. Le palais d'argent est plus intéressant et constitue le joyau du palais : le sol est constitué de tuiles en argent massif représentant en tout plusieurs tonnes du métal précieux. Des statues précieuses du Bouddha sont exposées à l'intérieur, mais je trouve tout cela un peu entassé et ne saisit pas la signification et l'importance de ces pièces du fait de leur trop grand nombre. Je déambule dans l'enceinte et parviens à une petite colline artificielle recouverte d'arbres, où jouent des enfants et se reposent des familles. Tout est si calme.

Finalement, je conclus ma visite en passant par une salle où sont exposés les objets des processions royales, puis j'entre dans la reconstitution d'une maison traditionnelle où un jeune homme joue d'un instrument traditionnel ressemblant à un xylophone en bambou. Il est alors temps pour moi d'explorer davantage la ville vivante et de quitter ce havre de paix coupé de la réalité.

Je remonte ainsi le long de la rivière jusqu'à m'arrêter dans un restaurant indien pour passer un peu le temps et me restaurer. Une femme est en train de ventiler un étranger avec un menu - il reste impassible à ses attentions. La serveuse me frôle le dos de la main - je suis circonspect, sans toutefois faire de jugement hâtif. Mon plat met un bon temps à être préparé, en l'absence du cuisinier, et je me fige donc devant un film hong-kongais de série B. Dehors, la pluie s'est abattue sans même que je ne m'en aperçoive, mais cela ne m'empêche pas par la suite d'aller à moto en centre-ville à la recherche de livres sur le Cambodge. Sur les instructions du propriétaire du restaurant, je suis emmené dans un endroit bon marché, et pour cause : les livres sont tous des copies, plus ou moins bien réalisées. Je lirai d'ailleurs plus tard dans le Lonely Planet qu'on ne trouve presque que ça au Cambodge, et que certains livres sur les Khmers Rouges sont d'ailleurs difficiles à trouver à l'étranger.

De là, je me rends à Wat Phnom, temple situé en haut de la seule colline de la ville, et qui a donné son nom à la ville. Du fait de l'averse, le lieu est calme et plutôt vide - je gravis les escaliers entourés de verdure dans le calme, jusqu'à ce qu'un garde m'approche pour me demander de payer un dollar. Comme il refuse de me donner un ticket, je discute avec lui tout en marchant doucement et lui explique que sans ticket, je risquerais d'avoir à payer encore à toute personne m'approchant comme il le fait. Il persiste timidement en répétant que je dois payer ou partir, s'exprimant dans un anglais très basique. Je continue mon tour du sommet et constate combien ce temple est quelconque, apercevant un intérieur assez moderne et peu original. Je redescends ensuite en laissant derrière moi le garde lymphatique, avant de couper par une ruelle pour rejoindre la rivière.

La pluie donne un air déserté et arriéré à la large rue en terre par laquelle je passe - un rat s'enfuit quand je m'arrête. Coqs et poules se promènent dans les décombres et les poubelles - une vue typique de Phnom Penh en dehors des grands boulevards bitumés. Je me pose à l'ombre au bord de la rivière, à la surprise des cambodgiens qui se trouvent dans ce petit abri, et lis dans le calme de cette fin d'après-midi. Tanguy m'a enfin contacté par e-mail pour m'indiquer qu'il me rejoindra le lendemain soir en ville, et je négocie donc une chambre dans un hôtel, l'Indochine. Je finis la soirée devant le premier match de la coupe du monde, dans un bar pour étrangers où tout le monde se réjouit de la piètre performance de l'équipe française, ce qui me vaut une tape sur le dos et un "sorry" amusé après le but sénégalais. Les serveuses sont un peu allumeuses et curieuses, mélange d'authentique intérêt pour les étrangers et d'attirance pour un niveau de vie au-delà de leurs espérances. Un repas thaïlandais non loin de là conclut cette première bonne journée dans Phnom Penh, ville symbole d'un pays au passé si violent et fascinant dans lequel je ne pensais pas du tout me rendre si tôt.


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