Guerriers de la Bataille de Kurukshetra
Soldats du Churning of the Ocean Milk
Soldats du Churning of the Ocean Milk
 
La tête du serpent Vasuki
Apsaras
Guerriers de la Victoire de Vishnu sur les Démons
Singes du Ramayana
 
Rama sur les épaules de Sugriva
|
Ayant amplement pris le temps d'apprécier le centre du temple, Tanguy et moi redescendons visiter les galeries de bas-reliefs. Elles font tout le tour du temple, situé lui-même au coeur d'une enceinte immense, et sont connues pour leur état de préservation exemplaire et pour leur qualité couronnant le talent artistique khmer. Nous débutons par l'ouest et allons dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, comme c'est indiqué dans le temple et dans nos guides. L'impression de richesse est toujours aussi forte lorsque nous pénétrons dans la galerie couverte. La bataille de Kurukshetra recouvre toute la longueur du mur, sur une trentaine de mètres. En progressant vers le sud, la scène évolue et raconte l'affrontement entre les Kauravas et Pandavas, cousins dans la province de Kurukshetra, selon l'épique conte hindou du Mahabharata. Parmi le foisonnement des armées, des combats et des déités se distinguent les grandes figures des commandants qui trônent sur des chariots ou des éléphants. Le réalisme de l'action se détache de la pierre, que les siècles ont orné d'une légère patine. Tanguy et moi progressons jusqu'au coin sud-ouest qui, comme chaque angle de ce niveau, est constitué d'un petit pavillon également orné de scènes mythiques, du Ramayana cette fois-ci. Nous continuons le long de la galerie de l'armée du roi Suryavarman II, le commanditaire d'Angkor Wat. Il est représenté en deux endroits : assis au milieu de ses sujets et debout parmi ses soldats Khmers livrant combat. Quand nous tournons vers le façade est nous apparaît le fameux bas-relief dit "Churning of the Ocean Milk" (obtention du lait de l'océan). Il s'agit d'une scène tirée d'un conte hindou qui décrit l'affrontement puis la coopération entre les dieux et les démons pour obtenir un élixir les rendant immortels. Des créatures mythiques, célestes et aquatiques, entourent la partie centrale où le nombre des figures stupéfait d'autant que chacune a sa propre expression, rivée dans l'effort livré. Le long corps du serpent Vasuki est tenu par 92 démons aux yeux révulsés d'un côté, et 88 dieux aux yeux en forme d'amande de l'autre. Vishnu joue un rôle central en conseillant l'entraide plutôt que le combat puis en apparaissant sous la forme d'une tortue géante pour soutenir la montagne. Bien que le sens mythologique nous échappe invariablement, nous apprécions cet apogée de l'art Khmer. Sans devenir de véritables connaisseurs, nous nous faisons très bien à ce style artistique et ne manquons pas de nous étonner du style de la galerie de la victoire de Vishnu sur les démons, qui ressemble presque à celui des Aztecs, et date en effet d'une période plus tardive. Nous retrouvons ensuite la grandeur des fresques d'Angkor avec celle de la bataille entre les dieux et les démons où de nombreux personnages légendaires sont mis en valeur. Au dernier coin, nous voyons la finesse de représentations de singes du Ramayana, et achevons notre tour de ce chef d'oeuvre par la bataille de Lanka où est figuré un imposant singe, Sugriva, au milieu d'une multitude de flèches. Quel pouvait être l'effet de ces bas-reliefs sur les habitants et les visiteurs de l'époque? Nous ne pouvons qu'essayer de l'imaginer, mais ce témoignage sorti intact de siècles d'abandon et de pillages nous a impressionnés.
|
Siem Reap 