Gozo
 

Prélude, day 0 | Haut les cœurs, day 1 | Glaglagla, la première plongée | Victoria | Piano, day 2 | Got to go, day 3 | Valetta

Prélude, day 0

Photos sur les 6 prochaines pages









J'avais oublié les joies de voyager avec Joce...

...arrivée à 1h30 du matin à l'aéroport sans aucun plan précis. Pour ce week-end allongé d'un jour, je m'étais juste dit que je pouvais aller tenter de plonger à l'île voisine de Malte, Gozo, et qu'il fallait également que je jette un œil à cette imposante capitale citadelle de Valetta.

Je file le premier vers la sortie, m'étant organisé pour garder avec moi mon sac, minimisé malgré l'imposante mallette de mon appareil photo sous-marin, embarqué pour une hypothétique plongée en ces derniers jours d'hiver.

Pas de harcèlement par les chauffeurs de taxi, j'erre sans trop savoir où aller, voyant bien qu'il n'y a plus de bus à cette heure-ci, relevant des brochures au centre d'info du tourisme encore ouvert - surprenant. Finalement, je me résigne à aller mander un taxi, désignant Valetta comme ma destination, ayant vaguement vu un hôtel qui pourrait me convenir.

Je me fais rétorquer par un homme trapu et rustre qu'il n'y a pas d'hôtels là-bas, ce par quoi il veut sûrement dire qu'il n'y a pas de place pour un routard arrivant en plein milieu de la nuit sans réservation. Le chauffeur de taxi rustique et pressé, comme un bon habitué de bistrot devant son quinté, se présente à moi dans un élan d'autorité : " I am your driver ", avec un accent très italien, emprunt d'un tempérament un peu arabe.

En ces rencontres étaient résumé l'essentiel de la qualité de mes interactions avec les maltais pendant ces quelques jours...

Pour eux, j'entrais vulnérablement dans le cas de figure facile du type qui débarque, au sens propre, et qui ne sait pas où aller. Faute de mieux, j'ai dû m'en remettre à eux, et je suis donc parti vers Sliema, la partie plus habitée, du côté ouest de la formidable baie naturelle au milieu de laquelle trône l'imprenable Valetta. Tarif fixe plus intéressant pour le chauffeur.

Dans sa Peugeot 406 toute neuve, le chauffeur bombait à travers les petites routes, joliment décorées de fleurs et d'arbres. Lui ayant demandé un hôtel pas cher juste pour la nuit, ayant l'intention de tenter d'aller à Gozo après quelques heures de sommeil, il s'empressait de filer vers le seul remplissant ces critères, et peut-être surtout le plus proche de l'aéroport et/ou de chez lui. Comment savoir s'il fallait lui faire confiance ? D'un autre côté, je n'avais pas le choix : je m'étais pris au dernier moment pour ces 3 jours, déjà content de pouvoir quitter Londres et ma routine très prenante, donc je ne pouvais pas m'attendre à ce que tout soit parfait... et ce n'était que le début depuis que je m'étais rendu compte en partant à toute allure du bureau que je n'avais pas réussi à mettre la main sur mon coupe-vent, sûrement oublié au pays de Galles le week-end précédent.

Tentant de créer un peu de complicité avec le chauffeur concentré sur son chrono, je le félicite sur sa voiture, lui signalant que mon père a la même, quitte à sortir de l'image du pauvre étudiant. Point vaguement marqué pour le côté sympathique, mais ça m'a rappelé un transport en Indonésie dans lequel j'ai commencé à battre le rythme d'une musique d'ambiance qui cassait déjà les oreilles de Claire, et que du coup le chauffeur a monté le son : voici notre Peugeot embarquée dans la version locale de " Taxi ".

Arrivée à 2h15 devant un hôtel au vague néon rouge, Héléna. Un endroit comme tant d'autres dans le monde, et mon chauffeur qui tambourine pour réveiller le proprio. Ce dernier arrive doucement, peut-être se grattant un peu partout. J'entre la tête courbée d'avoir à le déranger à une telle heure. Evidemment il reste de la place dans un endroit pareil, il m'annonce 15 livres maltaises pour la nuit (fois 16, soit environ 240F). Encore une fois, je n'ai pas trop le choix, mais comme je fais un peu la moue et que je délaye le moment de l'accord, en demandant sans petit déjeuner pour faire baisser, il m'accorde 12, et me dit que je peux quand même prendre le pti déj.

Bon - je ne suis pas si mal loti, me dis-je en cherchant la lumière d'une chambre semblant potable. En fait, j'aurais mieux fait de laisser éteint : certes la chambre est large comme je l'avais perçu dans l'obscurité, mais il s'agit d'un vrai cagibi étroit et presque aveugle, dans lequel un coin toilette préfabriqué a été installé, coupant la pièce avec ses parois en plexiglas strié. Ce n'est que de retour en Europe que j'ai lu sur la carte de l'hôtel qu'il y avait une piscine, mais je me demande bien où elle pouvait être, et je n'en aurais de toute façon guère eu l'utilité au moment de tenter de m'endormir malgré le passage bruyant de quelques autres chauffards pressés, devant cet hôtel borgne.


Intégrale de : Malta
Prélude, day 0 | Haut les cœurs, day 1 | Glaglagla, la première plongée | Victoria | Piano, day 2 | Got to go, day 3 | Valetta

© - Extrajoce - 2000 - © Tous droits réservés - Reproduction interdite