S.I. East
 

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Arrivée à Stewart Island

Lever de soleil du phare

 
Rayons de soleil perçant les nuages matinaux
Fuchsias
   
Oystercatchers




Andy et Emma sont restés sur l'île du sud alors que je me dirige vers Stewart Island, encore plus près de l'Antarctique. Il n'y a pas vraiment plus loin dans cette partie du monde, et j'arrive après une traversée d'une heure dans le seul lieu habité, où résident environ trois cent personnes tout au plus. N'ayant toujours pas abandonné l'idée de voir un kiwi, je fonce me renseigner au centre d'informations. La dame m'explique calmement que c'est toujours réservé des mois à l'avance car il n'y a qu'un type qui a le permis d'aller sur la plage des kiwis. Je lui demande si je peux marcher jusqu'à Mason Bay de l'autre côté de l'île le lendemain puis prendre le ferry quand même. "...eight... hours", me dit-elle. "De cinq à huit heures?", je lui demande. Non, c'est bien de quinze à dix-huit heures de marche, et les bateaux permettant de prendre un raccourci doivent attendre la marée haute le lendemain midi. "Vous ne pourrez pas voir de kiwi pendant vos 24 heures ici", précise-t-elle pour clore ce chapitre.

Du coup, je me renseigne sur les balades à faire, toujours sur ma lancée de profiter au mieux de mes 24h de liberté sur cette île où je ne suis sûrement pas prêt de pouvoir revenir. Il fera nuit dans une heure, mais elle a compris que je suis insatiable et m'indique des marches dans le coin. Alors que je m'apprête à m'y lancer, elle me demande si j'ai un lit pour la nuit, et me recommande un backpackers car c'est assez complet ou ça ferme dans peu longtemps. J'y vais à grands pas, trouve le proprio et le paye sans même voir la chambre ou faire le tour par l'autre entrée comme il me le demande, car je décide de foncer vers l'embarcadère tenter tout de même ma chance avec le bateau partant vers la plage des kiwis.

Je passe la tête dans la cabine du bateau, demande s'il y a eu un désistement, et me vois répondre que oui! Me voilà donc à bord, parmi 14 personnes stupéfaites, dont un néo-zélandais m'indiquant qu'il a réservé depuis 5 mois. Un couple de vieux hollandais arrive en retard, puis nous partons. Ma chance me dépasse un peu, mais je suis enfin posé et bien content de la tournure que les événements ont pris, en partie aussi grâce à mon entêtement évidemment. Je parle au capitaine peu loquace, qui est fixé sur l'eau plutôt que sur la conversation. Il y voit des petits pingouins, mais je ne vois rien, tandis que les dernières couleurs disparaissent des nuages.

Une fois arrimés sur une presqu'île, il nous explique combien il faut être organisés en file indienne rapprochée et silencieux. La lumière effraye les kiwis, donc nous devons surveiller nos torches et les éteindre à chaque arrêt. Par ailleurs, il n'a pas de licence pour la photographie. Zut alors, ça en contrarie plus d'un, mais nous obéissons.

Voilà la file de quinze touristes partie, je me situe en plein milieu après quatre couples. Alors que nous avons franchi la "crête" et arrivons de l'autre côte vers la plage, nous devons soudain rebrousser chemin à toute allure d'après le guide, sans trop que je ne comprenne pourquoi. Un lion de mer est dans le chemin étroit entre la végétation et se dirige vers nous en remontant la pente. J'aimerais bien le voir, mais le guide et des touristes apeurés me pressent le pas.

Il s'agissait d'une femelle, allant se reposer au calme la nuit. Heureusement, nous dit le guide, car un mâle aurait chargé et aurait pu nous blesser tant les hollandais ont été lents à rebrousser chemin. Les néo-zélandais sont bien amusés, et toute la troupe arrive enfin sur la plage. Nous allons jusqu'à son bout, ne découvrant aucune empreinte fraîche de kiwi, alors que le dernier groupe avait déjà vu deux individus la fois d'avant. Il faut dire que les kiwis sont territoriaux et vivent en couple, avec un jeune tout au plus. Le guide nous indique donc que nous allons parcourir une surface où il n'en habite donc que cinq ou six tout au plus!

Petit à petit, je parviens à me rapprocher du guide lors de la marche sur la plage, car les autres perdent progressivement espoir ou motivation, me permettant de mieux me placer dans ce jeu subtil, équilibre entre individualisme et politesse. Nous revenons par le chemin dans la végétation, bredouilles, et je suis toujours dans les pas du guide même si ça fait presque deux heures que nous avons commence à marcher. Alors que nous approchons d'une petite plage, il me chuchote qu'un kiwi est sur le chemin. Enfin! Nous approchons juste à temps pour le voir gravir la colline à la faible lumière de la torche du guide. Seuls quatre d'entre nous ont pu voir le kiwi avant qu'il ne continue dans la broussaille - ma persistance a payé!

Le reste du groupe passe en tête, les hollandais retournent épuisés au bateau, mais le guide nous emmène pour un nouveau tour dans une autre partie, alors qu'il est déjà plus de dix heures. Nous entendons les kiwis s'appeler : un mâle, une femelle, puis un jeune mâle, sur une colline. Comme nous le fait remarquer le guide, ça fait la moitié de la population des kiwis du coin qui est complètement hors d'atteinte! Deux heures plus tard, nous sommes de retour au bourg d'Oban, et je sourie intérieurement de cette folle journée, et de ce petit kiwi dans la pénombre.


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